Un bel espoir ? Une belle carrière ? Il refuse Clairvaux, qui restera une prison. Il ouvre l’abbaye de Boquen. Il y organise une grande fête populaire en 1969, pour le jour de la Saint-Bernard. Son allocution, un an après le Mai de 1968, fait l’effet d’une bombe à retardement. La presse amplifie l’écho, prend parti, amène à Boquen les foules. Bernard Besret est démis de ses fonctions. Malgré lui, vedette et proscrit à la fois, il vivra cinq années de recherches et de rencontres, de fêtes et de heurts. Aujourd’hui, il fait partie des quelques hommes qui incarnent l’espoir des uns et sont les boucs émissaires des autres, parce qu’ils n’excluent pas le soupçon de la fidélité, parce qu’ils vivent "un christianisme critique, lyrique et politique". Les entretiens qu’il a poursuivis pendant quelques mois avec Marie-Thérèse Maltèse et Ernest Milcent sont le reflet de ses questions, de ses réponses, de sa parole claire.