Raoul Follereau qui a fait, en quarante ans, trente-deux fois le tour du monde, pour porter aux lépreux secours, espoir, amour, fustige durement, mais sans haine, ceux qui disent : "Moi, je ne m’occupe pas des autres ou :" Moi, je paie : par conséquent…". Il met en accusation ce qu’il appelle la civilisation des feux rouges :" Pas le temps d’aimer. " Et, dénonçant l’atroce misère qui écrase les deux tiers de l’humanité, il s’écrie : "Caïn, c’est toi. Caïn, c’est moi." Ce livre sensible, ironique parfois, douloureux souvent, fait suite à "Si le Christ demain frappe à votre porte" qu’il publia en 1954 et fut traduit en dix langues. Il en est à la fois le prolongement et le complément, adapté aux heures incohérentes et tragiques que nous vivons. "S’aimer ou disparaître", dit Raoul Follereau, "il faut choisir. Tout de suite. Et pour toujours." Mais l’auteur de "La seule vérité, c’est de s’aimer" ne renie pas son idéal. Le message à la jeunesse du monde qui termine et couronne cet étrange et passionnant petit livre en est le témoignage : « Devenez quelqu’un pour faire quelque chose. Le monde va, se déshumanisant : "Soyez des hommes" ».