Socialiste, républicain, libre penseur et franc-maçon, César De Paepe milita au sein du mouvement ouvrier de 1860 à 1890 ; il participa à la fondation de la section belge de l’A.I.T. (1865) et du Parti ouvrier belge (1885). Lors des congrès de Bruxelles (1868) et de Bâle (1869) de la Première Internationale, il fut un défenseur actif du collectivisme et tenta aussi, mais en vain, de concilier Marx et Bakounine. Disciple de Proudhon et d’Auguste Comte, il connut la pensée du baron de Colins (père du socialisme rationnel), ainsi que les œuvres de Karl Marx, mais il préféra traduire les œuvres du socialiste allemand Ferdinand Lassalle et du populiste russe N. Tchernychevski. De Paepe entra en contact avec les principaux représentants du socialisme européen : Karl Marx, Michel Bakounine et James Guillaume, Alexandre Herzen, Pierre Lavrov, Pierre Kropotkine, Paul Brousse, Benoît Malon, Paul Lafargue, Charles Longuet, Édouard Bernstein, Karl Kautsky et bien d’autres. Médecin des pauvres, il n’était pas un révolutionnaire professionnel comme Marx ou Bakounine, mais il consacra trente ans de sa vie à lutter en faveur de l’émancipation de la classe ouvrière. Réunir les lettres de César De Paepe, dispersées aux quatre coins de l’Europe, était tâche difficile. Tâche indispensable cependant pour qui veut saisir l’évolution d’une pensée originale aux origines du socialisme belge et international.