John Dillinger, le plus célèbre, après Al Capone, des ennemis publics de la grande époque du gangstérisme à Chicago. Mais Capone était surtout un puissant "entrepreneur" de forfaits quasiment "industrialisés" qu’il dirigeait de loin sous la protection de politiciens tarés, mais puissants. Au contraire Dillinger, spécialisé dans le "hold up" de banques, était en personne, revolver au poing, à la tête de sa bande, dans les "coups" qu’il imaginait et organisait avec une extraordinaire audace dans la conception, une méticuleuse minutie dans la préparation et une fulgurante, mais précise, promptitude dans l’exécution. Longtemps, à l’inverse d’un Capone, qu’un massacre méthodique comme celui de la Saint-Valentin, ne rebutait pas, Dillinger s’efforça de ne pas verser le sang. Et ses chefs-d’œuvre, en fait de "hold up" - oui, des merveilles d’ingéniosité et, presque, d’humour - sont de cette époque-là. Et puis, par la faute de ses lieutenants - quelle galerie, auprès de lui, de gredins pittoresques, bizarres, colorés ! - revolvers et mitraillettes commencèrent à parler. Alors, ce fut la grande boucherie, à laquelle Dillinger dut prendre sa part, et, où il finit par être abattu lui-même.