Christophe Wargny nous a fait vivre une expérience unique avec son premier livre, écrit en 1976. Il y esquissait la richesse d’imagination et de ressource militante d’hommes et de femmes pour lesquels voter ne suffit pas à transformer la vie de la cité. « Louvier : sur la route de l’autogestion ? » C’était une défense et illustration de l’autogestion, mais aussi des questions, un rendez-vous avec l’histoire. Et l’histoire s’écrivait sous nos yeux. 1977, les élections municipales confirmaient l’autogestion... espérance diffuse et cependant profonde au point de séduire, en apparence au moins, ses ennemis d’hier. La coqueluche autogestion ? Maladie d’utopie ? Remède immunisant contre les bureaucrates, les notables et les étroits d’esprit ? Est-on frappé par elle comme on l’est par la grâce ? Est-on frappé par elle comme on l’est par la peste ? Ou ni l’un ni l’autre ? « Mairies frappées d’autogestion », c’est une enquête autant qu’une quête. Pour elles, Christophe Wargny a pris son bâton de pèlerin, a sillonné la France du Haut Rhin en Vendée en passant par le Gers, le Nord, le Doubs, la Seine-et-Marne ou la région parisienne. Il vous parle de Coupvray, de La Roche-Sur-Yon, de L’isle-Jourdain, de Louviers, de Lutterbach, de Marle, de Mons-En-Barœul ou de Vandoncourt avec ce même amour pour des hommes et des femmes qui y croient et agissent pour rendre le pouvoir aux citoyens. Mais l’humour est présent, comme un signal : attention, travaux ; attention, autogestion. « Mairies frappées d’autogestion », c’est, enfin, un souffle d’unité dans l’action, face aux problèmes communs. S’y retrouvent des maires, des adjoints ou bien des conseillers venus d’horizons différents du C.E.R.E.S., du P.C.F., du P.S. et du P.S.U. L’unité n’est pas l’uniformité. Ici est reconnue la différence.