Les beaux gestes

Assis, un soir d’été, à la terrasse du Flore, Vincent Wanderer attend une femme, qui représente pour lui la consécration d’une réussite fulgurante. Il est venu très tôt, bien avant l’heure du rendez-vous et, cependant que Saint-Germain-des-Prés mène autour de lui sa comédie familière, les souvenirs d’une vie tourmentée l’assaillent et le contraignent à un retour sur lui-même. Il y a loin des quais de Rouen où il fut docker, des prisons qu’il a connue, des combats qu’il a menés, au succès dont il jouit. Le chemin parcouru avec ses bornes, ses étapes, ses mixages fut une piste aride au milieu d’un désert. Une femme le guidait, le formait, le soutenait, Laure. Le souvenir de cette femme qui lui a tout donné opère en lui comme un philtre, un sérum de vérité. Pour rester digne d’elle et de son amour, un « beau geste », un geste fou, s’impose à lui. Mais Vincent ignore le prix qu’il devra le payer.