Le social en plan présente une analyse originale de la machinerie de la planification. Pour la haute fonction publique, la planification sociale a constitué un lieu privilégié de combat idéologique, où était inlassablement recherchée la remise en cause d'un modèle de développement inégalitaire. Les difficultés répétées de la planification sociale, qui sont retracées dans ce livre, expriment l'affrontement inégal entre cette fraction des intellectuels ralliés à la gauche, et une coalition politique dominée par un libéralisme militant. L'impact de la planification sur les politiques sectorielles reste incertain. La doctrine de l'action sociale globale incite à une transformation des mentalités. Mais ses résultats restent limités par le maintien d'une organisation des services sociaux caractérisée par le cloisonnement et le morcellement des centres de pouvoir. Le modèle d'une politique de santé privilégiant la prévention est resté très largement lettre morte. La lutte entre syndicats de médecins et Sécurité sociale occupe le devant de la scène et bloque le débat fondamental sur la réorientation des systèmes de soin. Si l'inflation sociale est le produit des contradictions d'une société marchande inégalitaire, seule une stratégie visant à transformer ses structures économiques et politiques pourra en venir à bout. Le social en plan propose une réflexion sur la planification à tous les intervenants sociaux.