Le contrôle du territoire national fait partie des droits et des devoirs de l'État, et constitue l'un des principaux enjeux des luttes politiques. La volonté de l'établir, de le maintenir ou de le renforcer entraîne des heurts et des polarisations ; il peut subsister des zones d'ombre et des régions insoumises ; il se forme des liaisons privilégiées et des concurrences : toutes ces configurations spatiales retiennent l'attention des géographes. Issu de deux des colloques organisés par la Commission de Géographie Politique, cet ouvrage s'intéresse à la nature et aux mécanismes de ce contrôle territorial, aux diverses échelles, selon les résistances rencontrées par l'État. Minorités et régionalismes, taille et rugosité du territoire, poids des régions et des villes représentent autant d'obstacles qui peuvent empêcher l'État d'enserrer le territoire dans la maille de ses réseaux, matériels et imaginaires. Aborder l'action de l'État, par le biais du territoire et du contrôle qu'il exerce sur lui, peut nous aider, en faisant œuvre de géographes, à poursuivre le nécessaire examen de son fonctionnement réel.