Pillés par les nazis pendant l'Occupation, les objets d'art et les livres ont, eux aussi, connu la déportation. Par camions, par trains entiers, les Allemands avaient déménagé l'Europe, et la France en particulier. Hitler, Göring, Rosenberg, et quelques autres, s'étaient réservé les plus purs chefs-d'œuvre des collections privées et, d'abord, bien sûr, celles des juifs. À Paris, en mai 1945, un service se crée pour rapatrier et restituer à leurs propriétaires, documents, ouvrages rares ou modestes, tableaux et meubles précieux. La tâche de la récupération artistique est énorme. Avec les autres trieurs, une étudiante, Émilia Raynal, vide les caisses qui reviennent peu à peu, et met les livres sur fiches pour tenter de les identifier. Un cahier, sans nom ni date, sorte de journal intime, retient son intérêt. À force de patience, elle parviendra à retrouver son auteur. Mais celui-ci n'est-il pas encore en danger ? La guerre est finie, mais pas la chasse à l'homme... Le retour de Vermeer, c'est le retour de la paix. C'est aussi l'évocation dramatique de faits de guerre qui, pour toucher à l'art, n'en portent pas moins la marque de l'infamie, et c'est enfin un hommage rendu à tous ceux qui, oubliés, anonymes, luttèrent pour sauver un peu de la beauté du monde.