Quand Olivier Merlin fut accueilli, l'été 1945, dans le giron du nouveau Monde, les fenêtres de ce grand quotidien étaient grandes ouvertes. L'impartialité, le contrôle des informations, s'implantaient comme les colonnes du temple, mais les commentaires modernisés circulaient à l'aise sous la plume de chacun. Une rubrique politique vous plairait-elle ?, lui demanda Hubert Beuve-Méry. Je voudrais plutôt créer une rubrique sportive, répliqua Olivier Merlin. Et, c'est aujourd'hui, encore dans le même esprit, qu'il évoque les années 1945-1950. Les événements politiques n'y sont traités qu'en fond de décor, les feux de la rampe éclairant surtout l'actualité parisienne observée par l'auteur. En cette période bénie de la paix retrouvée, après des années de malheurs et de deuils, reprennent les dîners en ville, les premières théâtrales, les grandes rencontres sportives, les mouvements artistiques, dans une euphorie créatrice. Olivier Merlin a connu toutes les vedettes de cette immédiate après-guerre, de Roland Petit à Boris Vian, de Marcel Cerdan à Lionel Terray. Il les fait vivre dans cette foisonnante chronique qui, tout en apportant des révélations sur les arcanes du quotidien de la rue des Italiens, constitue un témoignage rédigé avec le talent exceptionnel qui a valu sa réputation à Olivier Merlin.