Amour et destruction, liaison et déliaison, investissement narcissique et objectal, sous-tendent la relation familière et inquiétante à la mère, comme le lien de l'enfant avec son père. Dans la cure, ces doubles polarités vont se trouver mises en jeu avec une efficacité respective variable, et de manière très diverse selon les patients. Comment restituer aux schèmes fantasmatiques originaires – de séduction maternelle, de perte de l'objet et/ou du pénis, et de scène primitive – leur pouvoir organisateur sous primat œdipien ? Comment parvenir à ce que les traumatismes passés acquièrent, dans leur répétition transférielle, des effets génératifs de positivité ? Comment mobiliser la négativité prévalente du transfert, qu'elle prenne des formes froides, immobilisantes ou des formes brûlantes ? L'auteur illustre les différentes étapes de cette réflexion par des récits cliniques à deux voix, celles du patient et de l'analyste qui, dans la dissymétrie constitutive du cadre, sont les artisans de la rencontre interprétative.