Parmi les thèmes principaux de recherche du Laboratoire de sociologie juridique — Équipe de Recherche Associée 933, C.N.R.S. — de l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris, figure l'étude de la situation de populations minoritaires au sein desquelles l'on constate l'existence de handicaps d'ordre social ou économique. Depuis plusieurs années, les travaux entrepris à ce sujet sont relatifs au statut de ces groupes tel qu'il résulte des institutions et des règles de droit, ainsi que de maintes données sociologiques ou psychologiques. Tsiganes et nomades composent une catégorie très défavorisée : niveau de vie peu élevé, difficile insertion professionnelle, marginalisation grandissante. D'où une question : les politiques sociales sont-elles en mesure de répondre aux besoins de protection de ce groupe ? La présente publication a pour objet l'analyse des processus d'enfermement par l'effet desquels des familles se trouvent dans un état de pauvreté et de précarité ne leur permettant de choisir qu'entre l'assistance et l'exclusion. La démarche retenue dans l'étude précieuse de Madame Charlemagne relie donc des investigations placées au carrefour de l'intervention des pouvoirs publics, de l'attitude des travailleurs sociaux, des stratégies déployées par les populations nomades.