La politisation de l'enseignement est l'un des maux de société qui tourmentent les Français. En majorité, ils déplorent l'attitude partisane des grands syndicats d'instituteurs et de professeurs ; ils craignent que les élèves soient moins un centre d'intérêt pédagogique que l'objet d'un enjeu politique. Craintes justifiées si l'on se réfère au contenu de la littérature enseignante. Les manuels les plus lus dans les lycées et les collèges, révèlent une forme d'engagement idéologique préjudiciable à la libre circulation des connaissances. Éternel conflit entre l'esprit de parti et l'esprit d'examen : l'adaptation du savoir historique, économique, culturel aux lois de la critique militante, comporte le risque de manipulation des consciences. La désinformation règne dans les écrits scolaires. Ce n'est pas seulement le niveau de culture qui se trouve menacé ; les dissidents de l'Est ne cessent de dire que la lucidité intellectuelle protège les démocraties face au totalitarisme et que, donc, les nations libres livrées à la désinformation se renient et s'affaiblissent.