L'ouvrage aborde un sujet qui, par censure ou par oubli, a été jusqu'ici très peu étudié, alors qu'il concerne une pratique répandue depuis des millénaires en Europe — comme dans d'autres parties du monde — et qui survivait il y a seulement quelques décennies dans les Balkans : il s'agit de la décapitation, ou plus exactement des coupeurs de têtes qui accomplissaient un rite juridico-religieux et/ou couraient après les primes. Empruntant les voies de l'histoire, de l'ethnologie, des sciences religieuses et des mythologies comparées, l'auteur s'est efforcé, à partir d'une documentation peu connue portant sur la chasse aux têtes dans l'Europe moderne (essentiellement ottomane), mais aussi dans les sociétés antiques et l'Asie centrale médiévale, de faire ressortir la symbolique religieuse sous-jacente à ces pratiques, devenues pour nous barbares et répugnantes : l'idée, entre autres, que la tête — et plus particulièrement le crâne — est le réceptacle, le lieu d'élection de l'âme et de la personnalité.