Les Diafoirus de l'économie, qui suggèrent à l'envi tant de sorties de crise plus ou moins fantaisistes, paraissent oublier qu' il n'est de richesse que d'homme. Mais cet homme, ce n'est pas un homo œconomicus, uniquement préoccupé par la recherche du profit égoïste. Ce n'est, certes, pas non plus un doctrinaire frénétique voué à l'incessante et dérisoire reconstruction d'un avenir radieux miné par le mépris de la réalité vécue. C'est un agent économique qui, dans les groupes dont il fait partie, s'efforce — au sein d'un contexte dominé par la rareté — de vivre, vivre bien, vivre mieux (Whitehead). L'étude de ses conduites spécifiques (consommer ou produire, épargner ou investir, octroyer ou échanger...) relève de la psychologie économique, discipline scientifique d'origine française, qui a enfin conquis et son autonomie et sa maturité. Si une politique économique, c'est pour 50 % de la psychologie et pour 50 % de l'économie, alors la psychologie économique est bien la condition nécessaire de cette nouvelle croissance qui, seule, pourra permettre de surmonter bien des erreurs et des sottises dont nous pâtissons aujourd'hui.