Le scandale que nul n'ignore : les uns ont faim, les autres ne savent comment se débarrasser de leurs excédents agricoles. Alors, augmenter l'aide alimentaire ? Mais celle-ci est décriée et considérée par beaucoup comme le principal obstacle au développement de l'agriculture dans le tiers monde. Il était temps de faire une étude objective de cette question, sans a priori idéologiques, en rejetant raisonnements simplistes et affirmation sans preuves. Cette étude, tout en remettant en cause bien des idées préconçues, ne nie pas l'existence de certains effets pervers de l'aide alimentaire. Plutôt que de réclamer la suppression de cette aide, il faut se demander s'il ne serait pas possible de l'utiliser plus efficacement, d'en faire même un instrument du développement de l'agriculture. Cela est possible, si la volonté politique existe – et elle peut exister. Au niveau national, l'aide alimentaire pourrait permettre de relever les prix agricoles, au lieu de provoquer leur chute ; au niveau régional, elle pourrait prendre place dans des plans de développement intégrés. La mise en œuvre d'une première expérience se heurterait certes à de multiples difficultés. Mais le problème est trop grave pour que l'on ait le droit de renoncer. Enfin, ce livre montre comment l'agriculture française pourrait se réorienter pour répondre à une demande accrue.