La crise n'atteint pas, en Occident, de véritables économies de marché. Si les marchés subsistent, les économies de marché sont en voie de disparaître et, avec elles, un ensemble de procédures d'affectation des ressources et de mécanismes de régulation fondés sur l'adaptation souple des quantités aux prix. L'organisation concurrence le marché dans ce rôle. La crise frappe de ce fait des économies tripolaires composées de marchés, d'organisations et d'États, dont les logiques de décision et d'évaluation ne concordent pas spontanément ; elle atteint les deux variables, qui ont conservé - à titre résiduel - un relatif degré de flexibilité : le niveau général des prix, l'effort d'investissement.Les entreprises sont exposées à un double environnement, à la fois marchand et public, et subissent la concurrence internationale et l'influence des choix publics. Une des conditions fondamentales de sortie de la crise, est de restaurer l'investissement productif. Elle ne sera remplie qu'à partir d'une meilleure compréhension de la décision stratégique des entreprises. L'avènement d'un gouvernement de gauche, en France, donne à ce thème - profondément enraciné dans notre histoire - une actualité nouvelle. Puisse ce livre faire mieux comprendre ce que sont devenus l'entreprise et l'acte d'entreprendre aujourd'hui.