À plusieurs reprises, le Président de la République a affirmé que la décentralisation serait la grande affaire du septennat. Selon ses propos, la domination de l'État sur les individus et les collectivités locales sera réduite. Dans le respect de l'unité de la Nation, les citoyens disposeront du droit à la différence et de celui de gérer leurs propres affaires sans que, désormais, leur vie quotidienne soit régentée de Paris. À la lumière d'une carrière tout entière consacrée à l'administration, notamment comme préfet de région, secrétaire général des départements d'Outre-Mer, enfin comme conseiller-maître à la cour des Comptes, Jean-Émile Vié croit que la décentralisation, telle que vont la vivre les administrés et surtout les contribuables, sera tout autre que ne l'annonce François Mitterrand. Abordant la réalité dans ses détails les plus précis, il met en lumière les raisons pour lesquelles ce qu'il prévoit est loin de ce que promettent les pouvoirs publics. Il prédit, avec des arguments qu'il convient d'apprécier à leur juste valeur, l'aggravation du gaspillage des deniers publics, la politisation des décisions locales, l'accentuation des disparités régionales, enfin l'affaiblissement et peut-être le démembrement de notre pays.