La perception du système politique belge, en Belgique comme au-delà de ses frontières, s'est nettement dégradée depuis plusieurs années. Représentée, depuis longtemps, comme une société divisée entre « Flamands et Wallons », la Belgique est - en outre - apparue, depuis les révélations de l'« affaire Dutroux » durant l'été 1996, comme un État en crise, frappé de corruption ou d'incompétence, et incapable de remplir les fonctions régaliennes, qui sont les premières missions de la puissance publique : assurer la sécurité des biens et des personnes et rendre la justice.Cette représentation est-elle le reflet d'une crise profonde de l'État, ou résulte-t-elle de la mise en exergue de quelques incidents ou événements isolés ? Peut-on interpréter ce phénomène comme un grippage de la petite « démocratie consociative », que plusieurs politologues considéraient – naguère - comme un modèle de gestion du pluralisme linguistique et idéologique ? Ces deux questions cardinales sont au centre de l'ensemble des contributions réunies dans ce livre. Les auteurs sont parmi les meilleurs spécialistes dans leur domaine.