La pratique de la ville affecte profondément la culture de la famille émigrée. Rapidement, l'exposition à l'espace public – surtout pour les enfants, un temps préservés par l'espace privé – les mots, les objets, les formes de consommation conjuguent leurs effets. Il en résulte l'hybridation des pratiques quotidiennes, urbaines et domestiques. La famille n'est plus la même du point de vue de sa composition, mais aussi du point de vue de la répartition des pouvoirs, des identités et des positions relatives de ses membres. La maison du retour, envisagée comme terme d'un nomadisme résidentiel nécessaire, devient vite une résidence secondaire, appendice d'une résidence principale placée dans la périphérie d'une grande ville française. L'analyse de ces transformations est au centre de cet ouvrage. C'est le résultat d'une recherche collective, menée sur plusieurs sites en France, mais aussi au Maghreb. L'ambition des auteurs est de renouveler la compréhension du rapport des immigrés de France à la société et à l'espace, à partir d'une étude ethno-sociologique.