Jamais le monde ne sera dénucléarisé complètement ; dans ces conditions, léguer à nos enfants une France dénucléarisée serait bien léger : ils risqueraient de se trouver, un jour, dans la situation de ces gentils sauvages des atolls du Pacifique, que les Américains ont irradiés par erreur lors de leurs essais, puis soignés et transplantés, sans qu'ils aient jamais vraiment compris ce qui leur était arrivé. Nous qui avons bénéficié d'une grande tradition scientifique nucléaire, ne devons pas dilapider égoïstement cet héritage.Seul le programme nucléaire civil français, parce qu'il est hautement rentable, permet d'entretenir la vaste population de médecins nucléaires, de spécialistes de décontamination, de savants et de techniciens, nécessaire à nous sauver le cas échéant. Loin de constituer une menace, il est une protection (en plus d'un atout certain dans la compétition économique, donc dans la lutte pour la défense de l'emploi). C'est parce qu'ils ont connu Hiroshima, que les Nippons n'interrompront jamais leur programme nucléaire civil. Et ce n'est pas l'accident de Tchernobyl (sur lequel on sait vraiment à peu près tout), qui les détournera de cette voie, ni eux ni les Soviétiques.Mais d'où viennent donc les rumeurs et quelle est la vérité au sujet des risques ? C'est quand on veut acheter votre maison à bas prix, que l'on cherche à vous faire croire qu'elle est hantée, répondent les auteurs, après avoir analysé en détail ce magnifique cas de désinformation, destiné à faire figure à l'avenir de cas d'école. Spécialistes d'analyse sociopolitique prospective internationale, ils sont tous deux aussi d'anciens ingénieurs nucléaires du CEA et de la CEE, ce qui leur a permis de décrypter les complots en présence. Ils en dévoilent les intrigues, à la manière d'un véritable "media-gate" mondial. À l'ère de la guerre économique, nous annoncent-ils, a déjà succédé celle de la "guerre des rumeurs".