Sans aller jusqu'à prétendre avec Valéry qu'il faut, pour se risquer à définir le romantisme, avoir perdu tout sens de la rigueur, force est de reconnaître la difficulté d'appréhender un tel concept. Du moins peut-on affirmer que le romantisme anglais, dont on considère généralement les Lyrical Ballads (1798) comme l'acte de naissance, plonge ses racines dans la sensibilité propre à l'Angleterre du dix-huitième siècle qui a marqué de son empreinte les divers domaines de l'art. Après avoir retracé à grands traits l'arrière-plan socioculturel, qu'il importe de bien cerner pour comprendre l'éclosion du préromantisme en Grande-Bretagne, les auteurs se sont attachés à rechercher, parmi les productions littéraires du dix-huitième siècle anglais — poésie, mais aussi roman et théâtre —, les signes de l'épanouissement romantique, qui devait dévoiler ses multiples splendeurs au début du dix-neuvième siècle. Par là même, la lecture du Préromantisme anglais constitue le nécessaire prélude à une redécouverte des grands écrivains romantiques d'outre-Manche. Pierre Arnaud est professeur à l'Université de Paris X et Jean Raimond est professeur à l'Université de Reims.