Quatrième recueil des chroniques matutinales proférées par Philippe Meyer sur les ondes de France-Inter, et imprimées par son éditeur à des fins étonnamment lucratives. Philippe Meyer, bien qu'il n'ait jamais ramené d'Iran un bébé caché dans sa trousse de toilette, bien qu'il n'ait oncques interviewé Fidel Castro par télépathie, bien qu'il ait parlé de musique classique à la télévision sans porter de smoking et sans jamais prononcer l'adjectif sublime, bien qu'il n'ait mie accordé d'entretien au président de la République après s'être fait décoiffer par un capilliculteur onéreux, bien qu'il n'ait point annoncé qu'il avait retrouvé Pauline Lafont vivante, bien qu'il ait résisté, plutôt que collaboré, à plusieurs chaînes de télévision, bien qu'il écrive lui-même ses textes et règle ses factures avec sa (maigre) solde, bien qu'il utilise volontiers tous les mots qui figurent dans le dictionnaire, bien qu'il voue au service public de l'audiovisuel une affection appuyée, et bien que nous vivions une époque moderne, Philippe Meyer paraît avoir rencontré la faveur d'un public plus large que celui qui compose sa nombreuse famille. Cela doit être rangé au nombre des mystères de cette fin de vingtième siècle.