C'est vrai, les entreprises françaises changent. Prises dans la tourmente économique et le tourbillon technologique, elles relèvent des défis et s'engagent sur la voie de la modernisation. Flexibilité, participation, innovation sont les maîtres termes que l'on décline sur tous les tons, véritables mots de passe pour accéder au paradis convoité du post-taylorisme. Mais, à y regarder de plus près, en dépit des mouvements qui traversent l'entreprise et concentrent toutes les curiosités, les hommes et les femmes ne continuent-ils pas de trimer selon la bonne vieille logique taylorienne ? Les autres solutions imaginables sont incertaines, mais aussi, et surtout, le consensus réel dans l'entreprise n'est pas assuré, ce qui conduit nombre de directions à adopter une politique d'organisation du travail plus que prudente. Tant que la confiance ne règnera pas, ne vaut-il pas mieux attendre ? Et user du participatif comme d'une véritable panacée en espérant des jours meilleurs ? Pourtant il n'est pas sûr que cette politique, que l'on pourrait assimiler au fond à celle de l'autruche, soit la plus efficace.