Une petite ville du Midi de la France. Une jeune femme, professeur, se baigne nue dans une rivière avec trois de ses élèves, trois garçons. Sans idée préconçue. Librement. Innocemment. Pour fêter la fin de l'année scolaire. Ainsi naît une poussée de violence qui fait perdre littéralement la raison aux habitants et crée parmi eux les conditions du fascisme. Julia a-t-elle eu tort ou raison ? A-t-elle été inconsciente ? Lui reproche-t-on d'être trop belle ? Imprudente ou impudente ? A-t-elle défié, provoqué délibérément la population de Casemane ? En tout cas, voilà la petite ville divisée en deux camps dont l'affrontement semble reproduire les antagonismes du temps de l'occupation allemande et du maréchal Pétain. D'un côté les collabos, de l'autre les résistants, que l'on voit revivre à travers quelques flash-backs. L'espace, le lieu de ces drames anciens et modernes sont toujours la rivière de Casemane, comme si le cours du temps ne dérivait pas. Ce roman tente de décrire, par les voies de la fiction, les liens qui existent entre le scandale et la violence, l'intolérance sexuelle et l'intolérance politique. On y retrouvera la démarche narrative de La ligne 12 ou de La femme attentive, l'intensité dramatique et la force de La fontaine obscure — mais appliquée cette fois à une histoire de notre temps, dont Raymond Jean est l'observateur à la fois exact et implacable.