Du « roman noir » anglais qui fit fureur à la fin du XVIIIe siècle jusqu’aux collections de littérature de masse d’aujourd’hui (policier, fantastique, sentimental, horreur, science-fiction), en passant par le roman-feuilleton du XIXe, une longue tradition narrative n’a cessé de se perpétuer, bien qu’elle ait apparemment perdu toute légitimité dans la doxa psychologique, éthique et esthétique de la république des Lettres.Quels choix spécifiques donnent son unité à cette tradition que, depuis quelques décennies, on nomme volontiers « paralittéraire » ? Peut-on fonder en raison un tel concept, plutôt que de l’utiliser à la manière approximative et ambiguë d’un quasi-anathème ? Au modèle maintenant classique de la littérarité s’oppose bien un modèle paralittéraire d’écriture, mais aussi de lecture, dont les critères se réfèrent à une identité éditoriale, aux formes multiples de la répétition, à l’illusion référentielle, à la dominance de la narrativité et à un « personnel » allégorique et stéréotypé.Y a-t-il une logique du paralittéraire ? Peut-il y avoir une cohérence et une pertinence du discours sur la paralittérature ? A cette double question, ce livre apporte une réponse en acte.