Près d'un village du littoral languedocien, Odile, une jeune veuve, a hérité d'une vaste maison, appelée le Château dans la contrée, et aussi de vignobles en fermage. En dépit d'amitiés sûres, la solitude lui pèse, au point qu'elle accepte d'épouser Fabien, bibliothécaire à la ville voisine et qui, délicatement, la courtise. Les premiers temps de leur union sont heureux mais, peu à peu, leurs relations se dégradent. Au fil des semaines, en effet, le comportement de Fabien devient ambigu, et parfois assez étrange pour paraître inquiétant. Ce qu'Odile finit par soupçonner, c'est que Fabien convoite le Château et les vignobles, qu'il voudrait en devenir le maître absolu et même pourrait, à la longue, attenter à la vie de sa femme dans l'excès de cette passion. Malgré tous les indices qu'elle découvre, Odile lutte encore et s'efforce de surmonter ses doutes et son désarroi. Mais, à la fin, sa résistance épuisée, elle décide de divorcer. Le drame éclate alors, violent et cynique. Ce roman d'Andrée Montero est celui de deux caractères mal accordés, l'un tout de générosité et de tendresse, l'autre tout de calcul et de sécheresse d'âme, incompatibles pour de véritables possibilités de bonheur.