Un homme, une femme et tout le monde autour. Il sort de prison, elle de clinique. Comment éviter de se perdre, quelle résistance, quels désirs, quand apparemment tout devient possible ? Il a besoin d'amour et de sécurité, obtient l'un et l'autre, parfois cela suffit. Elle s'entête à de courtes batailles et rêve des îles, une dérive après l'autre. Isolés. Ils se croisent. Ils s'oublient. Comédies du hasard, une aventure toute simple, il faut en vivre pour ne pas en mourir. Le temps les tient, sans vraie conscience, cherchant un abri, toutes attaches perdues. Combien sont-ils en marge d'une action véritable, se jouant à bon compte d'un trop plein de mots, de rêves, d'émotions, de gestes défensifs ? Comme si, pour se prouver, la vie passait par les nuages, usait de filtres, s'ouvrant, se refermant ? Les oiseaux et les sources sont loin, ce ne peut être que la fin du monde en avançant braille un ivrogne-acteur sur la place publique. On le chasse, c'est qu'il n'empêche personne de rire, de danser, de dormir. Ça ne brise pas le silence. Ça ne fait pas barrage.