Lorsque Djarbi arrive à l'École Normale de la capitale, il a la vie devant lui : la paix de l'Indépendance à découvrir, les espoirs de la Révolution, l'amitié et peut-être l'amour. Mais l'univers clos d'un lycée destiné aux pauvres lui impose des règles, des désillusions, des petitesses. Rachid Mimouni dresse un tableau impitoyable de l'après-guerre d'Algérie. Les jeunes personnages de ce roman d'apprentissage vont surtout apprendre à regarder le monde d'adultes qui les attend. Leurs guides, encombrés de complexes et d'incertitudes, n'offrent souvent que les caricatures de leurs espoirs. Certains sont pitoyables, d'autres plus héroïques : qui soupçonnerait l'austère demoiselle au visage ingrat d'avoir aidé, pendant la guerre, des rebelles ? Qui pourrait imaginer la solitude désespérée de cet autre qui, les cours finis, se précipite dans les bas-fonds de la ville ? Outre des portraits saisissants d'adolescents décidés à construire l'avenir, Rachid Mimouni trace celui de son héros, guetté par la mort, au moment même où il croit découvrir l'amour.