Le lieutenant Silvère commande une petite garnison aux avant-postes d'un territoire qu'une récente catastrophe planétaire n'a pas encore totalement asséché. Soudain le ciel se couvre de nuées ; c'est le début d'une ère diluvienne, qui réduira l'humanité survivante à l'existence précaire de petites hordes sauvages vivant dans les marais. Deux millénaires s'écoulent : Séliman, comme son lointain ancêtre Silvère, monte la garde contre l'intrusion de mystérieux envahisseurs, aux confins du territoire de la ville de Bassour où l'attend Laïka, sa fiancée. L'un comme l'autre représentent, à leur insu, une part de cette préhistoire enfouie dans la mémoire collective. Mais une vieille femme, unie aux deux jeunes gens par un lien secret, connaît ce passé dont elle se charge d'organiser les résurgences. Ainsi, de traces en indices, de signes enfouis en vieux manuscrits, La Traversée de l'Alkar mène-t-elle son lecteur – par la malice de sa structure romanesque – dans une vertigineuse fiction sur le temps et ses anamorphoses, sur la formation mythique des origines, sur l'éternelle première rencontre de l'homme et de la femme. Un roman d'une rare puissance évocatrice, à la fois poétique et teinté d'humour, pour évoquer une humanité en voie de disparition – et peut-être en cours de renaissance.