Enfant des maisons de correction, Jacques Lerouge est devenu un meurtrier à la fin des années soixante, lors d'une cavale. En 1971, il est condamné à la peine capitale ! Quelques mois plus tard, son pourvoi en cassation est accepté. Il sauve sa tête, mais est condamné à la perpétuité. Lorsqu'il quitte sa cellule de mort vivant, Jacques Lerouge décide de devenir maître de son destin. Il met à profit sa longue peine pour combattre, de l'intérieur, les incohérences de l'administration pénitentiaire dont il fut la victime dès son adolescence. Il obtient des diplômes, fonde un orchestre de détenus, lance plusieurs programmes d'études, lutte sans cesse contre l'absurdité du règlement. Libéré au bout de vingt ans, Lerouge est embauché par un organisme de formation qui lui propose de travailler pour l'administration pénitentiaire. Après une longue hésitation, il décide de sauter le pas. Désormais, il consacre toute son énergie à la réinsertion des détenus. Chaque semaine, l'ancien condamné à mort parcourt la France, des Baumettes à Fleury-Mérogis, de Rouen à Metz. Il se faufile partout, faisant jouer des relations officielles ou occultes, utilisant toutes les astuces pour aider les prisonniers à s'en sortir. Il obtient des résultats spectaculaires. Le regard direct et sans artifices que Jacques Lerouge porte sur la prison, est à mille lieues de la vision en noir et blanc véhiculée par l'imaginaire collectif. Il apporte un éclairage humain et concret sur la machine à surveiller et à punir. Son livre montre l'incroyable incurie de la réinsertion. Témoignage sur la prison, à la fois contre elle et pour elle, Le condamné à mort est un document qui fera date.