suppositionsi un homme voyage à cheval sur une grande distance, dans un effort lucide et conscient d’annuler le temps et de revenir à cette époque où l’humanité ne pouvait faire autrement ;si, tout à coup, par un effet de la lumière, du temps ou de la distance, il en arrive à un certain état de sérénité, tout en étant tout à fait conscient que cet état dépend de la vitesse ;maintenant, si nous compliquons les choses et accordons à cet homme le moyen de s’élever au-dessus de la petitesse et du commun de sa condition pour voir le monde en surface ou dans son étendue ;si, en poussant le raisonnement jusqu’à l’absurde, nous supposons que cet homme ait aussi le pouvoir de se téléporter jusqu’aux étoiles ou simplement dans le temps,dans ces conditions optimales et dégagées de toutes contraintes, est-il possible de prévoir si le bleu du ciel en sera modifié, ou le vert des arbres dans ces forêts mystérieuses où il anticipait malgré lui tous ces déplacements ; eten présumant que son voyage se passe bien, se souviendra-t-il des sensations partagées avec les animaux, des fleurs et du chant des oiseaux ou, sur sa peau, des mystères du vent qui efface toute chose ou de l’eau qui donne sa raison d’être à la soif ?