La réédition de Corps d’atelier (Premier prix de la revue Estuaire) s’imposait, d’autant que l’an dernier nous avons présenté Que vous ai-je raconté?, correspondance entre Geneviève Amyot et Jean Désy. Corps d’aletier est le livre des sursauts, de la colère sourde et tellurique. La poète y tient sa mère à distance. Elle la peint comme pour s’en débarrasser une fois pour toutes, comme le rappelle Jean-Paul Daoust dans sa préface. Le livre est d’une dureté inouïe, mais sa grandeur d’expression nous aspire dans sa coulée.On franchit une frontière avec ce livre où la rage est palpable à chaque ligne. On pourrait parler d’une poésie familiale, jamais très éloignée du burlesque, et qui nous questionne, encore aujourd’hui.Ces personnages nous hantent dès qu’on les fréquente. Il y a là une beauté terrible.