« Pourquoi certains hommes peuvent-ils si facilement, si innocemment aimer, alors que d’autres seront à tout jamais exilés de leur essence ? »Ces mots évoquent la quête du jésuite Fernand Dorais au fil des deux œuvres – « Trois contes d’androgynie » et « Le conte d’Amour » – qui composent cet ouvrage. Le prêtre-écrivain tente d’y réconcilier deux positions intenables : Comment Dieu peut-il l’avoir créé homosexuel alors que cet état est inacceptable aux yeux mêmes de Dieu ? Et ainsi le vouer à une vie où la poursuite d’Amour lui est défendue ? Quelle rédemption s’offre donc à lui ?Celui qui déclare avoir « raison en et pour moi d’être ce que je suis », qui se présente également comme un « échec, une mal adaptation biopsychologique, une erreur-aberrance psychiatrique ! », entreprend, du plus profond de son aliénation, une longue quête à la recherche de Dieu.Cette quête mystique se fait tantôt dialogue amoureux, imploration, exubérance ; tantôt revendication, révolte ; tantôt harangue, fantasme… Le parcours est semé de représentations de la sexualité entre hommes, décrites sans ménagement, en des termes parfois très crus. C’est que l’imaginaire chez Dorais, souverain, ne connaît que ses propres lois.