Roger Levac s’affaire à « l’autobiographie d’un échec », le sien, le nôtre. Armé d’indignation à défaut d’espoir, il cherche à dire la vérité sur une situation fausse. De quelle nature, au juste, sont les rapports entre la majorité anglophone et la minorité francophone de l’Ontario? Oeuvre troublante qui tient à la fois de l’essai et du journal intime, « l’Anglistrose » rassemble sous une soixantaine de rubriques des réflexions mordantes, cruelles, drôles et amères, nourries de l’observation de ses proches et de soi-même. Au fil de ses sautes d’humeur et de son questionnement angoissé, Roger Levac compose une sorte de chronique des asservissements, des trahisons et des mensonges par lesquels les Franco-Ontariens accomplissent chaque jour leur « disparition tranquille ».