Madame Jeanne, c'est l'histoire d'une femme. Elle a eu vingt ans en 1936, à l'époque du Front populaire et de la guerre d'Espagne. Le roman se termine alors qu'elle en a environ cinquante. L'histoire d'une femme, de son adolescence sage à la Sorbonne, de son éducation sentimentale dans le décor de deux guerres civiles, de ses déceptions et de ses trustrations féminines, mais surtout de la grande œuvre de sa vie : ce collège de Viarmes qu'elle a fondé, où elle recueille des adolescents des deux sexes, retardés ou perturbés dans leur scolarité. Nouveaux élèves des plus étranges, éducateurs eux-mêmes fort peu orthodoxes, tout ce petit monde marginal s'agite sous la férule de Mme Jeanne, dont les souvenirs du temps de la guerre d'Espagne, et de l'Occupation allemande se mêlent à ses expériences actuelles, dans une suite de chapitres courts, à l'ordre chronologique volontairement brouillé. La vie de ces collégiens, avec leurs rêves avortés, leurs risibles amours, leurs faux suicides, c'est un peu le microcosme des folies humaines. Un mélange de drôlerie et de pathétique, qui touchera le lecteur par la justesse du ton, et le séduira par l'habileté de la mise en scène.