Qu'est-ce qui fait courir le héros du livre ? Une femme. Anna, une Suédoise rencontrée dans un café. À peine aimée, déjà perdue. Un feu follet. Tantôt brune, blonde ou rousse. Qui dit toujours oui d'abord, et non ensuite. Alors, pourquoi s'acharner à la suivre ? Le cœur a ses raisons et le héros n'a plus la sienne. Il se fait son cinéma, emploie tout son temps à déjouer l'absence, à organiser le hasard pour la rencontrer. Des Beaux-Arts où elle travaille, au Quick-Sandwich de la Bastille, en face duquel elle habite, il la piste, la traque, la supplie. En vain. En resserrant l'espace autour d'elle, c'est lui-même qu'il finira par enfermer. À partir de l'histoire d'une rupture impossible, Patrice Lelorain crée une variation inattendue. Ce qui est en fuite ici, c'est l'amour. Le temps du livre ne suffit pas à le rattraper. Restent les larmes amères, les mots ironiques et les néons rouges du Quick-Sandwich.