Une porte dérobée

Un après-midi du mois d'août, dans un Paris désert, un homme se promène sagement, absorbé par sa lecture et voici que, soudain, ce sont les autres qui l'agressent, le provoquent. Quatre jeunes gens en voiture l'interpellent, lui lancent l'insulte dégradante qui le retranchera du monde des vivants, le précipitera en un instant dans son enfer intérieur. Ainsi commence le récit de Maurice Barnay, par cette chute vertigineuse au fond du désespoir, d'où le narrateur se relèvera pour entreprendre courageusement sa remontée à travers sa vie, tâchant d'y reconnaître les signes, les indices qui expliquent sa différence. Il mènera l'enquête sur son enfance, évoquera le mystère de ses origines, la mort tragique de Sylvia, la mère tendrement aimée, revivra les premiers émois de la passion, à la recherche de cette porte dérobée, image d'un rêve ancien, qui s'ouvrira peut-être un jour à la lumière d'une existence reconciliée. Tour à tour accusé, défenseur et juré dans cet éternel procès, Maurice Barnay nous donne avec ce livre un témoignage bouleversant par sa sincérité et sa délicatesse. Le premier sans doute, qui nous fasse comprendre en quoi la condition homosexuelle, comme celle de toutes les minorités, à notre époque prétendument libérée, demeure encore inacceptable et inacceptée.