Pour étudier la réalité psychique inconsciente et sexuelle, la psychanalyse a tendance à mettre en suspens, hors de son corps doctrinal, les grandes questions que sont les rapports à Dieu, au monde, et à l'homme. De ce fait, elle est devenue péremptoire, dogmatique et incapable de mettre en cause les fondements mêmes qui l'avaient déterminée. La psychanalyse causa sui, engendrée d'elle-même et n'engendrant qu'elle-même, tel est le nouveau monstre né, dit-on, d'une révolution, d'une rupture épistémologique. Je suis de ceux qui pensent que la rupture épistémologique est insuffisante et à l'établissement et à la vie – donc à la durée – d'une pensée, d'une doctrine, d'une discipline. Il faut, par récurrence, par régression, revenir aux sources de l'invention pour la faire innover...à nouveau.