Le Roman de la communauté

Voici des hommes et des oiseaux fous, les voici rassemblés parmi les chênes-verts et les conifères, en lieu clos. Le temps d'une épopée toujours reconduite, celle de notre communauté à tous. À eux - à vous - de bâtir ce lieu fraternel que le livre s'est donné pour fin. Un lieu, et fût-il celui d'un mythe, qui réponde de cet impossible à nous tenir dans le corps du verbe aimer. Car le malin veille à l'heure où vous cherchez l'amour, où vous croyez toucher le pouls de l'univers. Sans doute qu'il va faire miroiter l'or sous vos yeux. Qu'il va vous tenter - qui sait - qu'il vous convaincra du bien-fondé de la haine pour d'illusoires profits. Ainsi font les hommes depuis le lieu de leur origine perdue, sitôt rendus à l'impératif communautaire, alors ils sont tout près de se déclarer la guerre. L'épreuve de la communauté : savoir qu'il n'y a pas de gain à la clef du verbe aimer, que son impératif vaut pour fin et pour bien souverain.