Dans notre vie, les histoires sont importantes. Nous les utilisons pour donner un sens à ce que nous vivons et pour comprendre qui et ce que nous sommes. Nos récits nous décrivent, mais ils créent aussi un monde dans lequel nous pouvons vivre. Nous sommes enchevêtrés dans des histoires qui influencent la sorte de récits que nous pouvons raconter ou non.Les traditions culturelles et religieuses, entre autres, constituent de riches dépôts de modèles et de matériaux pour construire nos récits de vie. Nous les utilisons pour attribuer une signification et trouver une direction à la façon dont nous devons vivre. »Naviguant avec aise et clarté entre la théorie littéraire, la psychologie, la philosophie et la théologie, le professeur R. Ruard Ganzevoort décortique la manière dont nous exprimons notre inextirpable désir de sens par des récits dont la plupart des éléments proviennent des traditions religieuses, mais aussi de la culture populaire. En analysant le choc des différents récits par lesquels notre identité se construit en permanence, il porte un regard pénétrant tant sur nos stratégies de conciliation que sur le rôle sensible que peuvent jouer les institutions, notamment religieuses, pour favoriser l’harmonisation des récits. Par ailleurs, puisque l’existence ne se laisse guère enfermer par les histoires qu’on se raconte sur soi et sur le monde, surviennent des événements traumatisants, qui déchiquètent le précieux papyrus de nos récits de vie. C’est, par excellence, dans ces moments de crise que surgissent des expériences de salut, capables de transformer nos cicatrices en « stigmates » – en signes de la présence de Dieu dans notre vie.