Un quartier comme les autres. Une petite ville et son marché hebdomadaire. Ici, il ne se passe rien. Marie Rouanet épie les visages, lit le quotidien, tourne autour des êtres et des choses. Alors, du décor habituel des jours, surgissent les vies, les âmes, les histoires. Pourquoi aller courir le monde ? L'aventure est au bout du trottoir. Dans un magasin d'antiquités, fouillis de merveilles et de débris où pénètre la lumière de l'été, vivent les personnages d'une même famille. S'ils n'ont pas de nom, c'est que les déchirures, les vies ligotées, l'espoir pathétique, les drames intimes, sont de nous tous, et jouent dans tous les lieux du monde leur musique triste. Il a suffi de voir et d'écrire. Un récit dense, une réalité saisissante ramassée dans une écriture juste et belle. Un rythme lent, paisible, un crescendo contrôlé comme dans une sonate, une sonatine, qui culmine dans un coup d'archet vibrant, cinglant comme la douleur.