Flic des beaux quartiers

Un Breton, un Pied-Noir, un Rital, un Antillais, un Ch'ti, un Alsacien, un Parigot de Belleville, c'est un mélange détonant. Mais, manipulé avec soin, ça fait des miracles. Dans les années 70 et 80, la bande à Le Bars fait régner la paix sur les Champs-Élysées. Six mille flagrants délits et arrestations, celle des braqueurs de la bijouterie du Claridge, l'action décisive lors de la prise d'otages du consulat de Turquie, l'intervention sans bavure après le hold-up de la Barclay's Bank... l'officier de paix principal André Le Bars, surnommé l'Aigle des Champs-Élysées par les truands, l'Incorruptible par les journalistes, a voulu simplement être un flic, un vrai. Mais ce n'est pas si facile, surtout dans une institution qui n'aime pas trop voir secouer les traditions, ni remettre en cause ses privilèges. Malgré ses résultats stupéfiants, André Le Bars finira par devoir lutter contre les siens. La mise en cause d'un commissaire, qui avait utilisé son pouvoir pour faire surveiller – pour son propre compte – les boîtes de nuit de la plus célèbre avenue du monde ; la disparition d'une partie du butin du hold-up du Claridge, dans des circonstances pour le moins suspectes : ces révélations l'isoleront de sa hiérarchie. Ni grand patron, ni commissaire, André Le Bars, tout en nous faisant participer à la vie – intense, dangereuse et pleine de tentations – d'un policier de quartier, nous fait comprendre que, comme dans la plupart des métiers, le sens de l'honneur et celui des hommes permettent de ne pas trop perdre son âme quand tout est confus autour de soi.