(...) le squelette n'évoque pas la mort, mais seulement sa représentation plastique et métaphorique. Seule la pourriture - pourriture exposée à la canicule et aux mouches, pourriture humide dans la viscosité de la glaise - me suggère l'horreur de la mort. Or, le squelette est propre, lisse, joli comme un objet bien nettoyé et, de plus, passablement cocasse.(...) je considère comme achevée, faute de combattants, la lutte qui opposa Éros à Thanatos. À une époque où la vie souffre d'asthénie chronique, la mort elle-même est atteinte d'anémie.(...) je sais que, depuis mon enfance, depuis que l'on m'a appris à vivre, je porte cette mort anémique collée à mon dos comme une sœur siamoise.Claude Delarue - Vivre la musique