Ce sont les idées qui mènent le monde. Pour le meilleur ou parfois le pire. Selon la mode actuelle libéro-libertaire, l'État nation serait dépassé, et son intervention dans l'économie, la législation, la justice, la politique, aussi bien intérieure qu'internationale, serait obsolète. À quel niveau doit se situer l'État, pour ne pas oublier la laïcité, la justice sociale et l'assimilation, sans toutefois s'enfermer dans un particularisme ethnique, autonomiste ou religieux ? Par ailleurs, une nation a besoin à la fois de mythes fondateurs (son passé) et de projets d'avenir. Or, actuellement, le seul État véritable est celui qui règne à Washington, et l'Amérique domine toutes les organisations internationales. N'oublions pas, toutefois, que c'est la France qui créa la nation et qu'il n'existe pas de paix civile, de culture, d'économie, de langue, de civilisation même sans État. Il ne faudrait donc surtout pas que, mise en cause par une mondialisation qui a toujours existé, l'idée France s'efface de nos esprits.