1991, Russie soviétique ? Fiasco. 1794, République jacobine ? Échec. 1688, grande révolution anglaise ? Désillusion. D'où vient cette sorte de fatalité qui semble accabler les hommes politiques des temps modernes, incapables de conduire le changement d'une main ferme, et débordés par la course à l'illusoire du peuple ? Ces déceptions répétées ont un point commun : l'épuisement du concept de révolution. André Ropert le démontre à partir d'une étude comparée des trois modèles révolutionnaires que nous avons connus. En soulignant l'importance des différences d'approche et de sensibilité culturelles à l'intérieur de chaque société, l'auteur pointe la véritable fracture qui les divise. Ainsi se dégage la redoutable convergence de la mutation politique, produit de la nécessité et de l'imaginaire bouleversement social. Entre le réalisme des uns, et les chimères des autres, se trouve l'échec annoncé des révolutions.