Décembre 1997, janvier 1998 : les chômeurs prennent la parole et la rue, revendiquent une prime de Noël et une hausse immédiate des minima sociaux. Il occupent les agences Assedic, les ANPE et le paysage médiatique. C'est la cacophonie au gouvernement et dans les syndicats. Face à eux, une poignée d'organisations — l'APEIS, le MNPC, AC !, la CGT chômeurs — que tout sépare, histoire et culture, mais qui vont apprendre à coexister, revendiquer et occuper ensemble. Le mouvement des chômeurs ne surgit pas du néant. Il a une histoire, des objectifs et des troupes décidées. S'il est gros de colère et de souffrance, il représente aussi un formidable espoir pour ses participants et, au-delà, pour une société à bout de misère, de peur et d'idées. Ce livre, auquel ont été associées les organisations parties prenantes du mouvement, prétend, à sa façon, inscrire le mouvement des chômeurs dans l'histoire protestataire et politique de ce pays.