Benoît Travail, ancien ouvrier agricole, est devenu – à cinquante ans passés – le riche homme de Maricy-les-Grand'Pierres, petit village paisible du Beaujolais. Âpre au gain, brutal, jouisseur, il n'a qu'un amour dans sa vie : la vigne. Du moins le croit-il, jusqu'à l'arrivée de Marietta, sa jeune belle-sœur, que la nature a dotée d'un corps parfait et accueillant, et d'un cerveau qui cliquette comme un tiroir-caisse. Jean Jordan, journaliste connu, romancier à gros tirage, s'est réfugié aux Grand'Pierres pour tenter de s'autoguérir par l'écriture de la passion malheureuse qui le lie à sa trop riche épouse, Leticia. Loin des bruits du monde, il est, enfin, à l'abri des excès de la passion, et attend sereinement les grands vents d'équinoxe de la quarantaine. Bientôt, les façades se lézardent, et les fils du destin des deux hommes se nouent brutalement, justifiant la réflexion désabusée d'Alphonse Copinot, cantonnier philosophe, qui observe avec intérêt la quête désespérée de ces deux hommes apparemment comblés par la vie : Jadis c'était le cul et la religion qui menaient le monde, aujourd'hui c'est le cul et le fric.