En juillet 1793, on décide que, pour en finir avec la Vendée, il faut l'encercler par des colonnes venues de toute part mais, paradoxalement, ce plan n'entrera en application qu'en janvier 1794 bien que, après le massacre de Savenay, l'armée catholique et royale soit déjà agonisante. C'est alors que le général Tureau adresse à la Convention la terrible dépêche : « Si nos intentions sont bien secondées, il n'existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances, ni armes, ni habitants. » On connaît l'hécatombe résultant du passage des colonnes incendiaires en quatre mois : des dizaines de milliers de victimes, de tout âge et de tout sexe. L'intérêt et la nouveauté de l'étude de Louis-Marie Clénet, fondée sur des sources inédites, résident dans son souci de restituer les itinéraires, les faits, les hommes, et le contexte stratégique et psychologique avec le plus d'exactitude possible, par-delà les légendes, les anathèmes et les simplifications.En cherchant à comprendre comment des hommes, que rien n'y prédisposait, se sont mués, soudainement, en criminels, Louis-Marie Clénet nous plonge dans un débat, que les atrocités du XXe siècle ont constamment soulevé. De plus, s'attachant à faire la part des responsabilités entre la Convention, les généraux, les chefs d'escouade, et les simples soldats, il révise bien des idées reçues.