Septembre 1792, sur la route de Dunkerque à Paris, dans une diligence, un homme médite. Son nom : Fockedey. Son état : député à la Convention qui se réunit le 20. Son rêve : établir un gouvernement qui épargne à la France la violence de la rue, celle des sans-culottes, des Septembriseurs. Dans le même temps, un homme rentre de mission à l'armée de l'Est. Il y a fait accepter, par les généraux aristocrates, la chute de la royauté. Cet homme est Carnot. Dans une chambre modeste, un jeune homme s'apprête. Il vient de Blérancourt, dans l'Aisne. Député à la Convention, c'est un inconnu qui a rimaillé un poème pornographique. Il a un héros : Robespierre. Son nom : Saint-Just. À son domicile parisien, rue Guénégaud, Madame Roland assemble ses amis : Rolandistes, Brissotins ou Girondins. Et puis, tout autour d'eux, la foule des sans-culottes qui, avec les Marseillais et les Bretons, a renversé, le 10 août, la monarchie. Ce sont Corbin le tailleur, Cailleux le fabricant de rubans ou les sœurs Barbot, marchandes mercières. Tous se rencontrent et partent à la découverte d'une Femme : la République. Une femme que l'on représentera à la fois guerrière et pacificatrice, impitoyable et bienfaitrice, adolescente et déjà génitrice. Elle naît le 22 septembre 1792. C'était il y a deux siècles. Ainsi, à travers la présentation d'hommes et de leurs débats, mêlant le récit vivant à l'érudition la plus scrupuleuse et la plus nouvelle, l'auteur brosse un tableau original et attrayant de l'an I de la République.